10 janvier 2016

Dérive des invertébrés aquatiques


. Trop près du mur fait ses cartons .

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Par un souci de clarté, on choisi de rapatrier les petits éparpillés. On ne s'éloigne pas du mur, on ne s'éloigne pas du pinceau, mais on choisi de laisser le trop de côté. On cherchera toujours, on tâtera la distance, on trouvera la focale, et on fera sans cesse le point. On ne s'arrêtera pas de douter, mais. Comme Boucle d'Or, on ne se contente plus du constat du trop, du pas assez. On part à la recherche du juste comme il faut. Comme un indien, on va apprivoiser son nom, en accepter les contours et faire sienne chaque lettre qui le compose. Coucou, Pauline. C'est toi qui condense tout ce bazar, et ça sera toujours une histoire d'équilibre à dimensions multiples.

Ce journal restera là, vous pouvez bien sûr toujours voguer dans les archives des (diantre!) 7 dernières années. Que le temps passe. Mais maintenant, c'est le PRÉSENT. C'est les FUTURS POSSIBLES. Et on y va, YAY !!


4 janvier 2016


Et l'écume qui grimpe en flèche en agrippant la falaise au passage. Et l'écume qui s'accroche à nos cheveux enturbannés par le vent. Bonjour, 2016. On va faire comme l'écume, on montera en tourbillon juste pour le plaisir d'une descente en piqué. Dans le vertige du lancement, on va faire comme on a déjà commencé, on suivra les vents pour dénicher la meilleure vague à suivre. Bonjour, 2016. On va faire comme on a dit, on prendra la hauteur nécessaire pour hurler nos envies face aux vents. L'écume de nos désirs se plaquera sur nos figures comme un masque, et on se donnera tout ton temps, 2016, pour en accomplir le paquet. On t'embrasse par avance, et fort, 2016, et on y va. Maintenant.



Cliffs of Moher (Ireland), 31 décembre 2015.

1 janvier 2016

passage

Jeudi 31 décembre, un champ gorgé d'eau. Les plastiques noirs des ballots de foin qui claquent au vent sans cadence. Le ciel qui s'assombrit à vue d’œil, sort la tente, on va la passer dehors, cette nuit. Vendredi 1er janvier, l'humidité rentre sous nos vêtements depuis quelques heures déjà, sous notre peau même. Comme une rivière gelée aux ramures infinies. On accroche nos ongles aux miettes des rêves. On souhaite fort, dans un demi-sommeil, que la pluie s'arrête au matin. Je t'entends grommeler la bonne année - est-ce vraiment toi? Combien de temps s'est écoulé alors? - puis je retombe dans un de ces songes absurdes, mais si vraisemblables pourtant, que forme une tête cherchant le repos. Ailleurs, et si clairement là, grignotant les heures de notre heure bleue frissonnante.

Et là, dans une ellipse, il était soudain blanche heure et demi. J'avais dormi. On s'est extirpé de nos pensées folles, le ver hors du fruit. On s'est tortillé hors de notre seconde peau de plumes, de notre troisième peau de poils, on a plié les exuvies en quatre et on est reparti. Comme un cycle, en suivant la roue du jour. Ce n'est rien qu'un passage dans la tête, de trente-et-un à premier, mais on espère toujours le mieux, on espère toujours l'achoppement heureux, on attend l'odeur des chemins après la pluie, mais dans ce moment précis persiste encore les fibres de laines détrempées et accrochées aux barbelés.

Alors, on s'en fera une moustache pour paraître un peu plus vieux, pour paraître un peu autre, et on reprendra la roue du jour.