12 mai 2015

chantier


Quand Golem se lave, tout part à vau-l'eau. La peau qui disparait dans le siphon de la montagne, et comment faire pour retrouver son argile toute gonflée d'eau, à présent? Désormais seules sur la colline, ses vertèbres rocheuses bientôt s'écroulent comme un château de cartes et dans un bruit tonitruant. C'est la ruine. Celle-là même, autour de laquelle nous tournons lors de nos balades dominicales, les yeux pleins de tournois chevaleresques, les narines de ripailles médiévales et les mâchicoulis d'hectolitres d'huile bouillante. Quelle méprise historique! Chers architectes du patrimoine, arrêtez tout et reprenons le projet, je vous en conjure. Si vous tenez à restituer, reconstituer, reconstruire, c'est une peau d'argile qu'il faut lui bâtir, c'est en golem qu'il faut lui redonner vie.



(Sinon, on le laisse dormir tranquille, moi je crois que c'est très bien aussi, machouille Ruskin sur son rocher mousseux)

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